Déjà lauréat l’an passé, Julien Tomasi a remonté et passé dans les derniers mètres l’infortuné Jean-François Bentz, parti seul à 3 kilomètres de l’arrivée. Le coureur d’Ostwald, licencié cette saison à Besançon, a certes résisté de justesse au retour du peloton, mais pas au déboulé de Tomasi.

Julien Tomasi a idéalement négocié son sprint face à J.-F. Bentz. Photo DNA – Jean-Christophe Dorn

Il ne fallut que 48 km (sur les 120 proposés) pour que les 49 seniors 1 et 2 reprennent les 84 seniors 3 et juniors et comblent leurs 5 minutes de handicap. Et dire que certains d’entre eux osèrent effectuer pression avant le départ, pour obtenir une réduction de leur handicap. D’ailleurs, les 21 seniors reprirent les 28 seniors 2 dès le km 20.

La course par handicap venait ainsi trop rapidement de tourner court. Il y eut certes Drouan (Nancy), Fricker (Altkirch), Moureaux (Pont-sur-Yonne) et l’Allemand Tröndle à effectuer de la résistance, sur 3 km en sus.

 UNE ÉCHAPPÉE «ROYALE»

Place dès lors aux favoris: Hofstetter (Etupes), engagé sur place, G. Huck (Team Meder), victorieux la veille à Buissoncourt, Bentz (Besançon) échappé durant 115 km samedi sur la course précitée, le champion d’Alsace Tritscher (Schwenheim), Bertrand (Eckwersheim) et l’unique senior 2, Loïc Cavalier (du club organisateur de l’UC Vendenheim) venaient de s’extraire du gros peloton, au km 60 (mi-course).

Logiquement, cela devait être la bonne échappée. Mais Tritscher, se sachant moins rapide, ne collaborait pas, tandis que Cavalier n’en était qu’à sa 3e course de la saison. Avec une avance de 55 secondes au 10e tour (km 80), les 6 échappés commencèrent à se tester. Hofstetter, tout particulièrement, multipliait les attaques, avec Bertrand souvent aux aguets, mais aussi Huck et Bentz à la réplique. Une de ces passes d’armes s’avéra fatale à Cavalier, déjà en sursis au préalable avec Tritscher et Bentz, sur un autre coup de feu de Hofstetter.

Le peloton, réduit à un groupe de chasse de 24 coureurs, profitait des intérêts discordants des fuyards pour se rapprocher. Malgré les relances de Hofstetter, le regroupement intervint à l’entame du 14e et avant-dernier tour. Se trompant sans doute d’une boucle, Hoarau tenta le coup de force prématuré, qui eut réussi, sauf qu’il restait une boucle de 8 km à effectuer, lorsqu’il fut repris 400 mètres au-delà de la ligne, à la sortie de Brumath. Qu’à cela ne tienne, Eckwersheim joua un autre joker, Matthieu Sonntag, lui-aussi contraint de capituler.

LE VA-TOUT DE BENTZ

C’est alors que Jean-François Bentz plaça une attaque tranchante, en sortie de virage. Le colocataire du champion du monde de l’omnium Thomas Boudat (au Pole espoirs de Talence) cherche lui-aussi son jour de gloire. En excellent poursuiteur, il pouvait aller au bout. Mais sur cette route très large entre Kriegsheim et Brumath, le peloton détenait la possibilité de s’organiser.

Du côté du VCU Schwenheim, les équipiers de Tomasi s’appliquèrent à colmater la brèche. Dans la ligne droite déclinante vers la ligne d’arrivée, en sortie de rond-point, Bentz possédait encore 10 mètres d’avance. Il n’y aura finalement que Julien Tomasi pour parvenir à le «griller» sur la ligne !

Une fois encore, Hugo Hofstetter prend la 3e place, mais fait historique, au terme des deux premiers mois de course, son club, le CC Etupes demeure toujours à la recherche d’une victoire.

 UNE PENSÉE POUR CHRISTIAN AMANN ET ERIC GÉHANT

Vainqueur sortant là-aussi, Tomasi endosse le maillot de leader du Challenge Christian Amann, avec une pensée pour celui-ci, mais aussi pour Eric Géhant, un vaillant camarade de peloton, victime d’un AVC au retour de la Pierre-Menta.

 Tous les autres bouquets échappent aux Alsaciens

Une sensation à l’issue de la course des pass’cyclisme, à laquelle participent simultanément les cadets. Dans cette arrivée en descente, deux cadets wurtembergeois ont devancé nettement les aînés, dont les rapides Zannini, Olaio et Kleinhennig. Aussi, Felix Bader et Dominik Wichtrey pouvaient être suspectés de n’avoir pas évolué avec le bon braquet, celui de leur catégorie. Une suspicion fondée, car effectivement, ces deux petits champions venaient d’effectuer la course (et le sprint) en braquet… inférieur, celui de la catégorie minimes. Histoire d’être sûrs de respecter la règlementation française.

D’ailleurs, en la vraie catégorie des minimes, un autre Allemand, Nils Weispfennig, a réussi un magnifique solo. Du côté des benjamins, Théo Kraemer s’incline également face à un jeune d’Outre-Rhin, alors que les Lorrains raflent les mises des catégories inférieures.

Evidemment, le succès de Julien Tomasi n’en était, dans ces conditions, que davantage opportun.

Une belle affluence sportive et populaire, sous un soleil printanier contrastant avec la météo de l’édition précédente : l’UC Vendenheim a bien lancé son programme de courses 2014.

Souce : dna.fr